«Des problèmes certes, des profits aussi»
Mme Mouzai Wassila – Midi Libre interview – Février 2009
édition du 7 Fevrier 2009
«Tout projet d’implantation en Algérie doit être préparé préalablement. Ceci dit, une étude de marché économique est la première chose à faire si on ne connaît pas le marché algérien » a souligné, jeudi à Alger, Mme Wassila Lerari-Mouzai, commissaire aux comptes algériens, en marge d’un séminaire sur l’approche du marché algérien, organisé par Bruxelles Export, en collaboration avec l’Agence wallone à l’exportation (AWEX), en présence d’une centaine d’hommes d’affaires belges. En effet, ses déclarations interviennent pour recadrer des témoignages d’entreprises belges, qui, même si elles sont implantées en Algérie et engrangent des bénéfices, persistent à poser des problèmes notamment des lenteurs bureaucratiques, selon la commissaire, en précisant que l’approche administrative doit intervenir après.
« Les entreprises étrangères qui sont installées en Algérie parlent toujours de problèmes, mais oublient d’évoquer leurs chiffres d’affaires réalisés, Il ne parlent pas non plus de la fiscalité en vigueur qui est beaucoup plus souple que dans leurs propres pays » a estimé l’ancienne magistrate. Elle citera, sur ce dernier point, le cas de la Belgique où l’impôt sur le revenu global (IRG) qui a atteint les 55 %.
D’un autre côté, M. Nasreddine Lezzar , spécialiste juridique a présenté, pour l’occasion, les spécificités du marché algérien, en détaillant sur le dispositif d’accompagnement des entreprises pour qu’elles puissent concrétiser leurs opérations d’exportation. Par ailleurs, l’attachée économique de l’ambassade de Belgique à Alger, Mme Kathlin Fruithof, a dressé, lors de son intervention, un tableau optimiste sur les perspectives du marché algérien qui offre de larges opportunités pour les entreprises belges. Elle affirmera, a cet effet, les bonnes perspectives économiques de l’Algérie, qui se caractérisent notamment par une stabilité politique et un vaste programme d’investissements publics. Tout en informant les participants sur la bonne production nationale d’hydrocarbures (1,4 million de barils/jour). « Les recettes pétrolière permettent à l’Algérie de faire face à ses besoins d’importation et d’investir pour moderniser le pays, de développer de grandes infrastructures, d’améliorer des conditions de vie de la population et de moderniser le service public» a-t-elle dit. Cette dernière a même incité les entreprises de son pays à regarder vers l’Algérie, puisque la crise économique mondiale touche la Belgique. « Il y a énormément de choses et de projets à faire » a-t-elle souligné. Elle invitera ensuite les entreprises belges d’ingénierie et de conseil, d’industries ainsi que celles spécialisées dans l’exploitation d’infrastructures, de participer aux appels d’offres internationaux en sous-traitance ou en partenariat avec des entreprises algériennes, via le code algérien des marchés publics ou le code du BAOSEM (Bulletin des appels d’offres du secteur de l’Energie et des Mines). « Le message principal qu’on a voulu transmettre, c’est qu’il y a énormément à faire, et il y a beaucoup d’entreprises qui pourraient avoir des marchés intéressants en Algérie, mais pour ce faire, une attention complète est nécessaire. C’est un processus très intense pour développer ce marché, mais en contrepartie on peut attendre de gros projets » a-t-elle déclaré, à l’issue de cette rencontre. Pour rappel, une importante délégation d’hommes d’affaires belges a participé à ce séminaire consacré à l’approche du marché algérien et plus spécifiquement l’approche par la participation aux appels d’offres. A noter enfin que Bruxelles Export, créé pour être au service des exportateurs bruxellois, réunit les forces vives de trois organismes publics et privés de la région : la Direction du commerce extérieur du ministère de la région de Bruxelles-Capitale, la chambre d’industrie et de commerce de Bruxelles et l’Union des entreprises de Bruxelles.
A. B. – Le soir d’algérie